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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 09:55
Les voiries urbaines en dégradation permanente

Les voiries urbaines en dégradation permanente

« Valoriser les déchets plastiques », « annihiler la dégradation de l’environnement »,… Le Conseil départemental et municipal de Pointe-Noire consacre près de la moitié de son budget 2023 à l’investissement. Urgences obligent.

 

Que retenir de la session budgétaire du Conseil départemental et municipal de Pointe-Noire qui s’est tenu du 23 au février au 4 mars dernier ? Beaucoup de choses, vu les douze affaires inscrites à l’ordre du jour.

 

Mais au centre des discussions menées durant les 73 conseillers présents sur 85 (les 12 autres étant excusés), aura figuré en bonne place l’affaire numéro 10 relative à l’examen et l’adoption du budget primitif exercice 2023.

 

Des prévisions estimées en recettes  et en dépenses à la somme de vingt et milliards cinq cent quatre-vingt-douze millions (21 592 000 000) de francs CFA. Si le communiqué final lu par Geoffroi Dibakala, deuxième secrétaire du Bureau exécutif ne donne pas les détails exhaustifs sur les axes prioritaires d’exécution du budget, l’adoption du projet de programme annuel d’investissements en dit long sur l’orientation que l’Assemblée locale entend donner au budget de cette année.  Ainsi qu’en témoigne l’examen et l’adoption d’un projet de programme évalué à dix milliards deux cent quatre-vingt-trois millions sept cinquante-cinq mille huit-cent dix (10 283 755 810) francs CFA, soit la moitié du budget. 

 

Une orientation en lien étroit avec un contexte des plus suffocants. En cette petite saison sèche où les pluies se font de plus en plus rares, c’est toute une ville de Pointe-Noire qui se consume sous l’effet brûlant de chaleurs caniculaires qui s’abattent sur la ville océane. 

 

Pointe-Noire sur la pointe des pieds !

 

Et pour couronner le tout, les odeurs pestilentielles des ordures non encore enlevées, les embouteillages aggravés par la dégradation des voiries  urbaines et les objets plastiques qui sont devenus les déchets les plus faciles à trouver dans les tas d’immondices (plus de 700 millions de bouteilles en plastique)….En tout cas, Pointe-Noire va mal ces derniers temps.

 

Si la solution au problème des voiries urbaines relève du gouvernement central vu la suspension de la taxe de roulage en lien avec l’augmentation des prix des hydrocarbures, la présidente du Conseil départemental et municipal, maire de Pointe-Noire Evelyne Tchitchele et ses 84 collègues « distingués conseillers » entendent mettre l’accent sur l’investissement afin de « remédier dans la mesure du possible, à la kyrielle des problèmes de la ville ».

 

Et parmi les urgences, « une solution environnementale » axée sur la transformation du plastique en pavés. Il sera ainsi question de « valoriser les déchets et annihiler la dégradation environnementale ». Reste à présent l’exécution dudit budget.

 

John Ndinga-Ngoma

 

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25 janvier 2023 3 25 /01 /janvier /2023 16:19
Les quatre victimes au CSI de Tchiamba-Nzassi avant leur dépôt à la morgue de Pointe-Noire

Les quatre victimes au CSI de Tchiamba-Nzassi avant leur dépôt à la morgue de Pointe-Noire

Après la pluie, la désolation. À Tchiamba-Nzassi, au sud-ouest du Congo-Brazzaville, la foudre a fait quatre morts le 23 janvier dernier. Un drame peu ou pas du tout commenté par les autorités.

 

À en croire des autorités locales de Tchiamba-Nzassi, au sud-ouest de Pointe-Noire au sud-ouest du Congo-Brazzaville, tout a commencé le 23 janvier. Cet après-midi-là, d’épais nuages dont les cumulonimbus se forment sur l’azur infini, le ciel s’alourdit, la pluie arrive. La plupart des quelque 16 000 habitants de la localité située à la lisière de la frontière avec l’enclave angolaise du Cabinda se terrent chacun dans un abri, le temps de faire passer l’orage à venir.

 

Quelque part dans la petite ville du département autonome de Pointe-Noire, cinq jeunes hommes engagés par une coopérative locale travaillant dans un jardin, sont eux aussi surpris par l’intempérie. Dès les premiers signes de la pluie, ils se réfugient dans une tente érigée par la coopérative au coin de l’exploitation afin de s’abriter contre les intempéries (soleil, pluie, etc.).

 

C’est malheureusement là, que la foudre les frappe. Bilan : trois morts et deux rescapés. Et à quelque cinq kilomètres de là, au marché de Vindoulou dans la zone de Massabi, au Cabinda, la foudre fait au même moment une autre victime. Il s’agit d’un conducteur de pousse-pousse qui chargeait le manioc roui dans son engin en compagnie de ses amis. Mais le sujet originaire de RDC est la seule victime parmi des dizaines de personnes présentes sur les lieux. Les autorités locales indiquent que tous les quatre corps ont été déposés à la morgue de Pointe-Noire.

 

Déficit communicationnel des autorités

 

Mais si ces infos ont été obtenues de façon informelle, aucune communication officielle n’a jusqu’ici été faite à ce sujet ni par la communauté urbaine de Tchiamba-Nzassi, ni par la préfecture de Pointe-Noire, ni par le conseil départemental et municipal de Pointe-Noire.

 

Ce qui sans doute explique que des internautes se soient fendus d’analyses de toutes sortes sur les réseaux sociaux. « Corruption », « mauvaise gouvernance », « non-respect des règles d’urbanisme »,… En tout  cas, tout un florilège de commentaires  saugrenus et même désobligeants à l’égard des pouvoirs publics.  D’autres arguant que toutes les quatre victimes étant membres d’une église dite de réveil, auraient été sacrifiées « à des fins spirituelles ».

 

Tout ça, sous le regard impuissant des animateurs de collectivités locales. Lesquels, à l’image des responsables au sommet de l’État, n’ont jamais fait dans la dentelle quand il s’agit de se plaindre des réseaux sociaux. Alors que ça ne coûte absolument rien qu’une mairie, une préfecture ou une sous-préfecture dispose de son compte Facebook ou Twitter pour donner les informations de manière tout à fait officielle.

 

Ce ne sont pas des climatologues, physiciens ou météorologues qui font défaut pour donner des explications scientifiques aux populations à l’effet de les informer et de les aider à se prémunir de ce phénomène naturel.

 

Comprendre et se protéger de la foudre

 

Un phénomène qui tue même dans des pays développés. En août dernier la foudre a fait trois morts à Washington, qui plus est, en face de la Maison Blanche. D’après des experts, la foudre est un phénomène naturel caractérisé par la libération d’une forte décharge électrique pouvant atteindre une tension de 100 millions de volts, une intensité de 200 000 ampères et une température de 30 000 degrés.

 

Cette décharge provoque souvent des courts-circuits, des incendies de forêt ou tue les animaux. Chez l’humain, la foudre produit le même effet que le courant électrique. La personne touchée subira de graves brûlures et commotions électriques qui peuvent être mortelles. « L’onde de choc provoquée par l’éclair peut catapulter des personnes en l’air sur plusieurs mètres », expliquent des météorologues et des physiciens.

 

Des experts déconseillent ainsi de s’abriter à l’ombre des arbres isolés et de se mettre à découvert au sommet de collines ou montagnes. Ce sont des zones de prédilection de la foudre.

 

D’autres études indiquent qu’il est dangereux d’être en contact avec des objets métalliques ou des objets émetteurs d’ondes magnétiques comme les téléphones portables pendant la pluie. Le contact avec l’eau est aussi déconseillé.

 

Il est alors conseillé de s’abriter à l’intérieur des bâtiments ou des voitures. Le nouveau protocole architectural conseille d’équiper les maisons de paratonnerres. Car, cette tige métallique inventée par l’Américain Benjamin Franklin conduit le courant électrique au fond du sol sans causer quelque dégât.

 

Des mesures dont la liste n’est pas exhaustive à observer scrupuleusement si l’on veut se protéger contre la foudre.

 

John Ndinga-Ngoma

 

 

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13 janvier 2023 5 13 /01 /janvier /2023 21:58
CHAN 2022 : la presse congolaise mise à l’écart ?

La presse congolaise fera-t-elle le déplacement de l’Algérie pour faire vivre à son public le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football 2022 qui se joue du 13 janvier au 4 février ? En tout cas, plus qu’une simple interrogation, c’est tout une inquiétude qui plane au-dessus de différentes rédactions du Congo-Brazzaville.

 

En effet, à quelque trois jours de l’entrée en lice des Diables rouges A’ qui affrontent le 16 janvier prochain les Lions indomptables du Cameroun, tous les journalistes retenus pour accompagner le onze national est toujours à Brazzaville.

 

La faute au manque de moyens financiers, selon le service finances du ministère des sports cité par un confrère sous couvert d’anonymat.  Tout porte ainsi à croire que les Diables rouges A’ évolueront sans leur presse.

 

À moins que le ministère revienne sur sa décision et partant, mobilise les fonds pour que la presse sportive nationale s’envole pour Oran. Comme ce fut le cas lors de la CAN handball dames en novembre dernier à Dakar. Les journalistes congolais s’étaient rendus dans la capitale sénégalaise avec une semaine de retard. Toujours pour des raisons financières.

 

Le Congo-Brazzaville reste sur trois participations à cette compétition n’impliquant que les joueurs évoluant dans les championnats locaux d’Afrique. Sa meilleure performance reste les quarts de finale en 2020 au Maroc. 

 

John Ndinga-Ngoma

 

 

 

 

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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 15:49
Congo : ceux qui massacrent les animaux dans le Mayombe

Mammifères, reptiles, volatiles,….Dans la forêt du Mayombe, la machine à production du gibier tourne à plein régime depuis la mise en service en 2011 de la RN1. Mais une viande chassée en toute illégalité… Et à la barbe même des institutions de protection de la faune sauvage. Immersion.

Deux hameaux distants l’un de l’autre de quelque quatre kilomètres. Nous sommes dans les environs du village Les Saras, en plein cœur de la luxuriante forêt du Mayombe dans la région du Kouilou, à quelque 90 kilomètres à l’est de Pointe-Noire, capitale économique du Congo-Brazzaville.

Si Les Saras doit sa célébrité à sa production bananière, les deux hameaux constituent désormais le « grand marché de la viande ». Athérures africains ou porcs épics, pangolins, céphalophes bleus (couramment appelé gazelle), céphalophes à bande dorsale noire appelé ou antilope rouge, oiseaux rapaces, iguanes,… Fraîche, fumée ou vivante, ici, aucune espèce ne manque à l’appel sur les claies érigées à la lisière de la chaussée de la route nationale numéro 1.

Depuis la mise en service de la RN1 en 2011, le Mayombe attire chasseurs, commerçants, restaurateurs, bref tous ceux qui font partie de la chaîne des valeurs du secteur viande de chasse. « J’ai été mécanicien. Mais l’activité ne rapportait pas grand-chose. C’est pourquoi je me suis installé ici », reconnaît Ange*, l’un des grands commerçants de viande dans la zone.  

« Chaque week-end, je viens m’approvisionner en viande bio ici », se félicite Anicet, consommateur. « Les surgelés et les congelés nous rendent tellement malades qu’on est obligé de venir ici. C’est la viande bio », ajoute l’agent de la Force publique  qui semble ignorer que ces animaux sont eux aussi des vecteurs de maladies.

« C’est mieux que la mécanique »

« Par le passé, la viande pourrissait, parce que la zone était difficilement accessible par véhicule en raison du délabrement de la voie. C’est le client qui imposait les prix. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, car en raison de la fluidité du trafic (en moyenne 3 000 véhicules par jour, selon les chiffres des sociétés concessionnaires), nos produits ne peuvent plus chômer. Grâce à la RN1 notre viande trouve toujours preneur », explique Stéphane*, un autre commerçant.

« Je suis du Niari (région voisine du Kouilou, NDLR), à plus de 300 kilomètres d’ici. Les routes n’étant pas en bon état chez nous, la viande pourrit et les commerçants profitent pour nous flouer. Il a fallu que je m’installe ici », reconnaît Jean Pierre, un chasseur.

Si hier un céphalophe bleu se vendait à 3000 francs CFA (4,59 dollars), aujourd’hui, il faut au moins 10 000 francs CFA (15,30 dollars) pour se procurer un spécimen adulte. Même prix pratiqué pour l’athérure africain. Le coût du céphalophe à bande dorsale noire varie entre 20 000 et 40 000 francs CFA contre 10 à 15 000 francs CFA par le passé.

C’est dire jusqu’à quel point cette activité rapporte gros. Au point que Stéphane a dû abandonner la mécanique auto. « Ce que je gagne ? C’est un secret. Mais je gagne quand même mieux que dans la mécanique », explique encore le quadragénaire tout en reprochant au reporter de trop poser des questions. « Je finis d’écailler ton pangolin et tu files d’ici », recommande un collaborateur de Stéphane.

« Les Eaux et forêts nous préviennent de leurs descentes »

Ici, en effet, il est interdit de faire des photos ni des selfies. « Ne fais pas de photos ni de selfies. On ne sait pas où est-ce que tu emmèneras nos photos, car ça peut nous causer des ennuis. Et si tu insistes, je peux finir avec toi », lance-t-il en achevant un jeune pangolin d’un violent coup de couperet sur la tête. De là à effrayer même le reporter.

 « Ces commerçants et ces chasseurs savent qu’ils sont dans l’illégalité. Ils craignent que tu les dénonces. Finir avec toi veut tout dire, même t’agresser », explique notre fixeur. Au Congo-Brazzaville, la chasse est règlementée par une série de textes dont la loi n° 3772 du 12 août 1972 fixant les périodes de chasse en République du Congo.

Le texte indique que la chasse sportive est fermée du 1er novembre au 1er mai. Et même pendant la période d’ouverture de la chasse, il faut disposer d’un permis de chasse délivré par le ministère de l’économie forestière, comme recommande l’article 7 de la loi n° 48/83 du 21 avril 1983 définissant les conditions de la Conservation et de l'Exploitation de fa Faune Sauvage au Congo.

Et les peines sont lourdes. L’article 61 de la loi n° 48/83 par exemple des peines d’emprisonnement et de fortes amendes d’au moins 5 millions de francs CFA pour des infractions et/ou délits tels que la chasse hors de la zone du permis, la chasse sans permis et l’abattage des animaux protégés.

L’article 65 stipule : « lorsque le délinquant est agent de l'administration des Eaux et Forêts ou des forces de l'ordre, la peine sera aggravée ».

Mais des lois presque ignorées sinon violées expressément. « Députés, ministres, sénateurs, généraux hauts fonctionnaires des Eaux et forêts, tous ces responsables s’arrêtent ici pour acheter la viande de chasse. Donc ce n’est pas toi qui changeras ce pays », explique encore Stéphane.

L’administration forestière s’est abstenue de se prononcer sur la question sans évoquer la moindre raison. Toutefois, des témoignages sur le terrain indiquent  que c’est une affaire de copinage entre les Eaux et forêts et  toutes les personnes partie prenante de la chaîne des valeurs de la viande de chasse.

« Ce sont les Eaux et forêts eux-mêmes qui nous préviennent de leurs descentes. Nous quittons les lieux avant leur arrivée. En contrepartie, nous leur donnons 1000 francs CFA par bête. Voilà pourquoi, on ne nous attrape jamais », révèle un commerçant de l’autre hameau.

« Plus de 200 bêtes abattues par jour »

Si on ne les attrape jamais, ils savent tout de même que ce business n’est pas sans conséquences néfastes sur l’avenir de la faune du Mayombe. « Comme vous constatez, rien qu’ici, chaque jour il y a plus de deux cents bêtes exposées. Multipliez cela par trente jours, multipliez par 365 jours et tirez vous-même les conclusions. Oui, la faune du Mayombe pourrait disparaître un jour », redoute Albert*, l’ami de notre fixeur.

Et pourtant des signes avant-coureurs sont déjà visibles. « Entre 2012 et 2015, c’était une zone très giboyeuse. Il suffisait de marcher sur à peine trois cents mètres pour que tu rencontres une bête. Mais aujourd’hui il faut parcourir près de cinq, voire sept kilomètres. Et avec ces ronronnements des scieurs artisanaux, ces vrombissements des véhicules, les animaux s’éloignent progressivement vers l’enclave angolaise du Cabinda ou s’enfoncent très loin vers des forêts frontalières du Gabon », reconnaît Lucien*, natif du village voisin de Doumanga.

Cette hyperactivité cynégétique constitue, aux côtés du sciage artisanal illégal, une autre menace et pas des moindres, qui pèsent sur le Mayombe. D’où l’impérieuse nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces d’application des lois relatives à la faune et de mise en œuvre des activités alternatives à l’effet de détourner les populations des activités de chasse illégale.

John Ndinga-Ngoma

(*) Prénom d’emprunt

Cet article a été réalisé avec le soutien du Rainforest Journalism Fund en partenariat avec Pulitzer Center 

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8 juin 2022 3 08 /06 /juin /2022 16:23

Pour certains membres du Parti congolais du travail (PCT, Majorité), pas question de quitter le pouvoir, « tant qu’on n’a pas fait du Congo un pays émergent ». Une gageure qui vaut bien un long règne ? 

Le Congo sera-t-il un pays émergent à l’horizon 2025, selon la volonté très affichée du chef de l’État ? En tout cas, si lui-même Sassou-Nguesso ne prononce plus le mot « émergence » depuis presque le déclenchement de la crise économique et financière en 2014, ses partisans continuent de croire au pragmatisme de leur manitou.

Parmi les optimistes de l’émergence congolaise, Bruno Jean Richard Itoua. « Nous n’avons pas encore fini de développer ce pays. Nous n’avons pas encore fini de développer nos localités. Nous n’avons pas encore fini de faire de ce pays un pays émergent. C’est ce que veut le président de la République. Tant qu’on n’a pas encore fini, nous ne le (pouvoir, NDLR) quitterons jamais », a déclaré le ministre congolais des hydrocarbures dans une vidéo postée sur Facebook par le professeur Marion Madzimba Ehouango.

Ancien membre du régime de Brazzaville, le Professeur Madzimba fait aujourd’hui partie des opposants au système de Sassou-Nguesso. Ces propos de M. Itoua étaient une occasion de plus pour encore brocarder la gouvernance de ses anciens « camarades » membres. « Arrogance et insouciance...Demain ce sera la prison... et les gens viendront plaindre " une chasse aux sorcières" », a commenté le professeur de droit d’université.

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À l’heure où les Fake news et les deepfakes polluent la toile et les réseaux sociaux, difficile de déterminer les circonstances de tournage de cette vidéo. Toutefois, pour ceux qui le connaissent très bien, le gabarit, le visage et le timbre vocal font penser à Bruno Jean Richard Itoua. Et les trois autres « camarades membres » dont les cous étaient ornés d’écharpes rouges, ainsi que les autres qui répondaient dans la salle, font penser à une réunion du Parti congolais du travail (PCT).

Avec le PCT, le rêve est permis

Le PCT est la première formation politique de la Majorité présidentielle au Congo. Il a d’abord dirigé le pays de 1969 à 1992. Durant ces deux décennies de règne sans partage, ce parti marxiste-léniniste avait promis de faire de l’agriculture « une priorité des priorités afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2000 », comme le déclarait souvent le président Sassou.

Depuis son retour au pouvoir en 1997, le parti qui jure par « Tout pour le peuple, rien que pour le peuple » a continué de promettre monts et merveilles au peuple congolais. « Boulevard énergétique », « villages agricoles », « mécanisation de l’agriculture », « diversification de l’économie », « émergence à partir de 2025 »…. En tout cas, plusieurs chantiers si gigantesques qu’il faut un siècle, voire un millénaire pour les achever.

Et ce ne sont pas des midinettes qui font défaut pour accompagner le chef de l’État dans la réalisation de cet « ambitieux programme de développement intégral du Congo ».

John Ndinga-Ngoma

Congo : « l’émergence » ou la mort, le PCT vaincra
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2 juin 2022 4 02 /06 /juin /2022 13:59

Approbation, validation, …. Dans la Lékoumou, entreprises et  administration sont désormais vent debout pour l’aménagement des unités forestières. Une grande première dans ce département où l’exploitation a souvent précédé l’aménagement.

Souriant, jovial, décontracté,… Un Fabrice Kimpoutou visiblement satisfait. Tant, « nous avons pu trouver ce que nous étions allés chercher dans le département de la Lékoumou »,  se réjouissait récemment l’assistant à la recherche au sein de la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH).

En mai dernier, il avait conduit une mission de six jours dans la Lékoumou. Parmi les objectifs poursuivis : « mesurer l’état d’avancement du processus d’aménagement des forêts de ce département », selon Fabrice Kimpoutou.

Cette mission s’inscrit dans le cadre du Programme norvégien pour le climat et la sauvegarde des forêts tropicales (NICFI, Norway’s International Climate and Forest initiative en anglais) que la RPDH exécute avec l’appui technique de son partenaire FERN, une ONG spécialisée dans le suivi de l’implication de l’UE dans les forêts tropicales et grâce au soutien financier de l’Agence norvégienne de développement (NORAD).

Le projet est intitulé « utiliser les politiques européennes pour protéger les droits (des riverains d’exploitation forestière, NDLR) et réduire la déforestation mondiale ». Entamé en décembre dernier, le projet d’une durée de cinq ans vise essentiellement à améliorer la gouvernance forestière au Congo en général et au Kouilou et dans la Lékoumou en particulier.

Dans ces deux départements comme un peu partout au sud du Congo, les forêts ne sont pas aménagées. Ce qui explique en grande partie pourquoi les communautés locales et populations autochtones (CLPA) ou populations riveraines d’exploitation forestière de ces départements ne jouissent pas jusqu’ici de l’exploitation de leurs ressources naturelles en général et forestières en particulier. Cet état de choses est également à la base des rapports conflictuels entre les CLPA et les entreprises.

Mais, à en croire l’administration forestière, les lignes sont en train de bouger dans la Lékoumou. « Aujourd’hui, nous avons deux sociétés dont les plans d’aménagement ont été approuvés. Il s’agit de Taman Industries  qui opère dans l’Unité forestière d’exploitation (UFE) Mpoukou-Ogooué (Cf. décret N° 2018-286 du 18 juillet 2018) et Asia Congo Industries dont les activités sont menées dans l’UFE Bambama, comme le signifie le décret N°2018-287 du 18 juillet 2018 », révélait Édouard Tabaka, chef de service forêts au sein de la Direction départementale de l’économie forestière de la Lékoumou lors des échanges avec la délégation de la RPDH.

La pédagogie d’abord

L’expert explique par ailleurs que d’autres plans d’aménagement sont en cours d’approbation ou de validation. D’autres entreprises n’ont pas encore de plans d’aménagement. En raison de plusieurs difficultés dont les finances, car c’est un processus « très onéreux ».

Toutefois, le défaut de plan d’aménagement expose ainsi à plusieurs sanctions lourdes. « Sauf cas de force majeure signalé à l’administration, le défaut du plan d’aménagement, donne lieu à des sanctions telles que le retour au domaine ou le retrait du contrat. Et l’État change de partenaire », explique Édouard Tabaka.

Mais avant la répression, l’heure est à la pédagogie. « Par rapport à la vision du Ministère à travers des Initiatives à résultats rapides (IRR), nous sommes passons dans des chantiers pour administrer des formations sur l’aménagement, car on a plus besoin de partenaires qui connaissent la loi et la respectent que ceux qui l’ignorent et la violent ».

« En avril dernier, nous avons subi des séances de renforcement des capacités de la part des responsables de la direction départementale de l’économie forestière. Une très bonne initiative, parce qu’elle nous permet de nous perfectionner et d’affirmer et renforcer notre ancrage », reconnaît André Moupila, topographe en service à la base Sicofor du village Mbetegué dans le district de Komono.

Au-delà de ce côté coercitif et pédagogique, le plan d’aménagement est un outil de planification des activités dans le temps et dans l’espace, d’identification du potentiel forestier et faunique, ainsi que le découpage ou la répartition en différentes zones destinées à des usages bien définis.  Il se veut donc un outil de gestion rationnelle et durable d’un espace boisé.

Une grande première dans la Lékoumou

Le plan d’aménagement a donc plusieurs avantages. Il confère une certaine crédibilité à une société au niveau international. « Quand le bois est issu d’une forêt aménagée, il coûte deux fois plus cher que celui qui est sorti d’une forêt non aménagée. En outre aménagement des forêts rime bien avec exploitation durable des forêts », selon Jean Augustin Kokolo, chef d’exploitation à la société Sipam et représentant du ministère au sein de la société Sipam afin d’aider celle-ci à « travailler dans la légalité ».

En spécifiant par exemple les séries de développement communautaire (zones réservées aux activités agricoles des communautés), le plan d’aménagement est un outil qui empêche l’intrusion des sociétés dans ces zones. Ce qui a l’avantage d’anticiper d’éventuels conflits entre CLPA et sociétés.

Pour l’administration congolaise qui veut se conformer à des mécanismes et instruments internationaux tels que les APV/FLEGT et l’initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), l’aménagement fait partie des baromètres de mise en œuvre des outils tels que la Contribution déterminée nationale (CDN). Laquelle CDN est un mécanisme permettant de déterminer et énumérer les politiques d’un pays dans l’amélioration de sa  gouvernance climatique et forestière.

Longtemps victime d’une gouvernance forestière illégale et inégale, due en grande partie à l’absence des plans d’aménagement des forêts, le département de la Lékoumou devrait bientôt vivre pour la première fois les avantages que procure l’aménagement des forêts.

John Ndinga-Ngoma

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Congo : le temps de l’aménagement des forêts dans la Lékoumou
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22 mai 2022 7 22 /05 /mai /2022 01:40

L’affaire des trois personnes dont deux Congolais tuées au village Tandou-Mboma, au sud de Pointe-Noire continue d’alimenter les conversations…. Y compris les rumeurs de toutes sortes. Et pourtant, bien de détails échappent encore aux observateurs.

C’est à Tanda, un hameau du village Tandou-Mboma dans la sous-préfecture de Tchiamba-Nzassi au sud de Pointe-Noire, à quelque deux kilomètres de la frontière avec l’enclave angolaise de Cabinda que s’est produite dans la nuit du 16 au 17 mai derniers, une fusillade dont le bilan officiel fait état de trois morts.  

Il s’agit de Pierre Bienvenu Bouanga Djembo (40 ans), chasseur, de Laurent Fabrice Taty Bouanga, (34 ans), agent de Green Services, une entreprise spécialisée dans le traitement biologique ou écologique des boues hydrocarburées. Si ces deux victimes sont des Congolais de Brazzaville et frères de même père et mère, la troisième est un sujet de RDC dont l’identité reste jusqu’ici ignorée.

D’après leurs parents et d’autres habitants du village, ils étaient tellement soudés les uns les autres qu’ils ne se quittaient pas d’une semelle. Ils avaient en commun le métier de boulanger. « C’est eux qui nous fournissaient du pain traditionnel communément appelé ‘‘bidiatoulou’’… Ils faisaient presque tout ensemble », témoigne un villageois.

Ils faisaient  tout ensemble et se partageaient le même lit. Et cette nuit de lundi à 22 heures, les trois dormaient dans un même lit….. Jusqu’à ce que la mort les surprenne dans le sommeil.

Cinquantaine de balles tirées

D’après des témoignages, les assaillants sont arrivés à pied dans la nuit et se sont dirigés droit vers la maison en planches où les trois « frères » dormaient. « Ils ont d’abord tiré en l’air, question d’intimider avant de tirer à travers le mur en planche. Pris de peur, chacun de nous est resté terré chez lui », racontait jeudi, un jeune du village à l’équipe de Lakuzateur.com.

C’est seulement le lendemain que « nous avons constaté les dégâts : tous les trois frères étaient morts criblés de balles, comme en témoignent la cinquantaine de douilles que nous avons trouvées  au sol », ajoute notre source sous couvert de l’anonymat.

Et ici, toutes les personnes interrogées ont insisté sur l’anonymat. Les chefs des villages eux aussi se sont abstenus de se prononcer « de peur de commettre un incident diplomatique entre l’Angola et le Congo. Même notre équipe n’a pas été autorisée à faire des photos ni enregistrer. « Prenez seulement note. Et ne prenez pas des photos. Sinon, vous serez considéré comme un infiltré », a déclaré un responsable local.  

Du côté de Brazzaville et de Luanda, aucune communication pour éclairer la lanterne des populations, même si une délégation congolaise est descendue sur les lieux et a ordonné le transport des trois cadavres à la morgue municipale de Pointe-Noire.

Difficile dans ces conditions de savoir ce qui s’est concrètement passé, surtout l’identité des assaillants. Pour de nombreuses sources et des sites internet ce sont des soldats angolais qui poursuivaient des rebelles du Front de libération de l’enclave du Cabinda (FLEC).

Avis différent du côté de Tandou-Mboma. « Nous n’avons pas encore l’identité des assaillants », nuance un autre villageois. Nos sources expliquent par ailleurs qu’aucun drapeau congolais n’a été brûlé contrairement aux révélations de certains sites internet.  

Silence des autorités congolaises

Faute d’explications claires, c’est désormais la peur dans le ventre que les habitants de Tandou-Mboma vaquent à leurs occupations. Tant « on ne sait pas quand ils vont revenir ».

Et s’ils ne savent pas quand les assaillants reviendront, les habitants de Tandou-Mboma et de villages voisins sont  quotidiennement sous l’emprise de la peur d’être attaqués par des éléments de l’armée angolaise.

La faute aux multiples expéditions et bavures commises en terre congolaise par des soldats angolais. « Au début de ce mois, des soldats angolais ont enlevé un conducteur de mototaxi. Ils l’ont gardé et torturé pendant quatre jours avant de le libérer », témoigne une femme. L’équipe de Lakuzateur n’a pas pu rencontrer le motard, car « absent du village » le jour de notre passage jeudi 19 mai.

Et ce n’est pas  tout… L’année dernière le chef du village voisin de Tchiminzi et son secrétaire général ont été froidement abattus à leurs domiciles et en plein jour.

La République quotidiennement humiliée

Mais il n’y a pas que les habitants du Kouilou qui font les frais de la cohabitation avec le Cabinda. La frontière avec le Cabinda longue de quelque 200 kilomètres est souvent franchie par des unités de l’armée angolaise pour commettre des exécutions, des viols et des rapines au Congo.

 En 2019, par exemple, à Kimongo dans le département voisin du Niari, un chasseur nommé Cyriaque Mboumba-Mabiala avait été abattu par des soldats angolais.

Toujours à la frontière de Kimongo, en 2013, une cinquantaine de soldats congolais (officiers et hommes de rang) avaient été pris en otage par leurs homologues angolais.

Voilà une liste non exhaustive des bavures et crimes commis quasi quotidiennement et ostensiblement par des soldats angolais sur le territoire congolais. Ce qui dénote une violation de souveraineté et partant une humiliation de toute une République indépendante et souveraine depuis plus de 62 ans.

Tout ça, à la barbe des autorités congolaises qui, fort d’une tradition de paix cultivée par le chef de l’État, ont souvent recouru à la voie diplomatique pour régler ces incidents.

Pourtant, « devant les civils comme lors de la répression des manifestations contre le changement de la constitution en 2015, ils baissent souvent les canons », ironise un activiste de la société civile. 

John Ndinga-Ngoma

 

 

 

 

 

 

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12 août 2020 3 12 /08 /août /2020 21:05

Si le nouveau coronavirus a déjà quadrillé les 6 667 047 km2 de la  Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), tous les onze pays de la zone ne sont pas impactés de la même manière. Ci-dessous le cinq taux de guérison les plus élevés de la sous-région. Quant au Congo, notre pays, il occupe la 9ème place avec un taux de guérison de 43,39 %.

 

  1. Sao Tomé : 91,25 %
  2. Tchad : 90,80 %
  3. RDC : 88,28 %
  4. Cameroun : 84,77 %
  5. Burundi : 77,20 %
  6. ­Gabon : 72,73 %
  7. Rwanda : 68,07 %
  8. Guinée équatoriale : 45,26 %
  9. Congo : 43,39 %
  10. Centrafrique : 37,09 %
  11. Angola : 33,14 %
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12 août 2020 3 12 /08 /août /2020 20:29

Pays

Total cumulé de cas

Cas hospitalisés

Guérisons

Décès

 

Total cumulé

Taux de guérison

Total cumulé

Taux de létalité

 

  1. Angola

1 735

1 080

575

4,61 %

80

4,61 %

 

  1. Burundi

408

92

315

77,20 %

1

0,24 %

 

  1. Cameroun

12 213

2 495

15 320

84,11%

398

2,18 %

 

  1. Centrafrique

4 645

2 861

1 723

37,09 %

61

1,31 %

 

  1. Congo

3 745

2 060

1 625

43,39 %

60

1,60 %

 

  1. Gabon

8 006

2 132

5 823

72,73 %

51

0,63 %

 

  1. Guinée équatoriale

4 821

2 556

2 182

45,26 %

83

1,72 %

 

  1. RDC

9 538

892

8 421

88,28 %

225

2,35 %

  1. Rwanda

2 171

686

1 478

68,07 %

7

0,32 %

  1. Sao Tomé

881

62

804

91,25 %

15

1,70 %

  1. Tchad

946

11

859

90,80 %

76

8,03 %

Total

55 109

14 927

39 125

70,99 %

1 057

1,91 %

                   

 

 

 

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2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 19:13

Congo Brazzaville


Le coût élevé de la dot fait toujours débat


 

 

Au Congo Brazzaville, le Code de la Famille fixe la dot à 50 000 Fcfa (75 € environ). Mais, certains parents exigent parfois vingt fois plus ! Valorisation ou marchandisation de la femme ? Les débats sont passionnés. Des autorités suggèrent de modifier le Code pour limiter cette surenchère.


 

Huguette Massamba Kolélas est chargée de communication dans une entreprise portuaire de Pointe-Noire. Il y a deux ans, elle a célébré son mariage. Bien que son époux ait un niveau de vie correct, il n’a versé que 50 000 Fcfa (75 € environ)  à ses parents. "Par le passé, la cérémonie de la dot variait selon les ethnies. Aujourd’hui, on a standardisé. Ce sont des montants exorbitants que le prétendant verse à sa future belle-famille. Dans ma famille, nous nous conformons à l’article 140 du Code de la Famille fixant la dot à 50 000 Fcfa. Si mes parents avaient demandé plus, je m’y serais opposée !", assure Huguette. Sa sœur aînée, Bernadette Nganga-Manza, confirme : "Depuis que nous nous marions, nos parents ne demandent que 50 000 Fcfa à leurs futurs gendres."

Au Congo Brazzaville, les témoignages sont généralement bien différents… "Il m’a fallu faire des économies pendant deux ans pour avoir le million de Fcfa (plus de 1 500 € !) nécessaire pour doter ma femme", se souvient Brice*, un jeune de 30 ans. "Verser un montant élevé pour la dot est la meilleure façon d’honorer la femme et ses parents. Si c’est une femme qui a beaucoup étudié, vous devez remplir vos poches ! Ce n’est pas n’importe qui que vous allez épouser. Donc, la dot est aussi en fonction de la valeur de la femme", estime Aïcha, la vingtaine, mariée depuis ses 18 ans. Une exigence à laquelle s’accommodent certains hommes. "Les gens ne s’occupent pas du Code de la Famille. Ils demandent des montants élevés, mais nous n’avons pas le choix", explique Alain, un jeune sur le point de se marier.

 

Aucune sanction…

Une passivité complice que dénoncent certaines femmes. "La dot n’est qu’un symbole ! Je me demande pourquoi les jeunes ne s’opposent pas à ces montants faramineux. La dot ne doit pas être un échange. Demander des montants colossaux au gendre est, à mon avis, une façon de chosifier la femme", estime encore Huguette Massamba Kolélas. Sans parler des conséquences matérielles immédiates, puisque plusieurs jeunes hommes, face à ce coût élevé, retardent, voire annulent leur mariage. "Si tu n’as pas la volonté, tu peux abandonner… La dot devient donc un moyen de chantage au sein du foyer…", déplore encore Brice.

Conscientes de cette situation, quelques autorités condamnent la pratique. "Effectivement, le Code de la Famille fixe la dot à 50 000 Fcfa. Quand nous célébrons un mariage, les mariés répondent toujours qu’ils ont respecté le principe établi dans les textes. Mais, souvent, les montants versés dépassent largement celui fixé par le Code... Or, la dot a une valeur symbolique. Elle ne peut pas être une occasion pour la famille de la femme de se remplir les poches !", déplore Guy André Edmond Loemba, administrateur-maire de l’arrondissement 3 Tié-Tié de Pointe-Noire. A ce jour, le Code pénal ne prévoit pas de sanctions à l’encontre des contrevenants qui ne respectent pas l’article 140 du Code de la Famille.  

Pour le maire Loemba, les parlementaires, en examinant le Code de la Famille en cours de révision, devraient observer et limiter cette surenchère. "Le Code dit bien que la dot en nature ou en espèces ou sous toutes les deux formes ne doit jamais dépasser 50 000 Fcfa. Mais, le costume prêt-à-porter demandé au gendre par exemple coûte près de 200 000 Fcfa (plus de 300 €). Si déjà, pour un seul article, on dépasse le montant légal, imaginez quand on ajoutera des pagnes, des bouteilles de vin, des marmites, etc. On peut frôler, voire dépasser le million de Fcfa", confirme-t-il, impuissant.

                                                                                              

John Ndinga-Ngoma

Juillet 2014

 

*Prénom d’emprunt.  

 

 

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