Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 juin 2022 3 08 /06 /juin /2022 16:23

Pour certains membres du Parti congolais du travail (PCT, Majorité), pas question de quitter le pouvoir, « tant qu’on n’a pas fait du Congo un pays émergent ». Une gageure qui vaut bien un long règne ? 

Le Congo sera-t-il un pays émergent à l’horizon 2025, selon la volonté très affichée du chef de l’État ? En tout cas, si lui-même Sassou-Nguesso ne prononce plus le mot « émergence » depuis presque le déclenchement de la crise économique et financière en 2014, ses partisans continuent de croire au pragmatisme de leur manitou.

Parmi les optimistes de l’émergence congolaise, Bruno Jean Richard Itoua. « Nous n’avons pas encore fini de développer ce pays. Nous n’avons pas encore fini de développer nos localités. Nous n’avons pas encore fini de faire de ce pays un pays émergent. C’est ce que veut le président de la République. Tant qu’on n’a pas encore fini, nous ne le (pouvoir, NDLR) quitterons jamais », a déclaré le ministre congolais des hydrocarbures dans une vidéo postée sur Facebook par le professeur Marion Madzimba Ehouango.

Ancien membre du régime de Brazzaville, le Professeur Madzimba fait aujourd’hui partie des opposants au système de Sassou-Nguesso. Ces propos de M. Itoua étaient une occasion de plus pour encore brocarder la gouvernance de ses anciens « camarades » membres. « Arrogance et insouciance...Demain ce sera la prison... et les gens viendront plaindre " une chasse aux sorcières" », a commenté le professeur de droit d’université.

<iframe src="https://www.facebook.com/plugins/video.php?height=316&href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fmarionmichelm%2Fvideos%2F5476295415723639%2F&show_text=true&width=560&t=0" width="560" height="431" style="border:none;overflow:hidden" scrolling="no" frameborder="0" allowfullscreen="true" allow="autoplay; clipboard-write; encrypted-media; picture-in-picture; web-share" allowFullScreen="true"></iframe>

À l’heure où les Fake news et les deepfakes polluent la toile et les réseaux sociaux, difficile de déterminer les circonstances de tournage de cette vidéo. Toutefois, pour ceux qui le connaissent très bien, le gabarit, le visage et le timbre vocal font penser à Bruno Jean Richard Itoua. Et les trois autres « camarades membres » dont les cous étaient ornés d’écharpes rouges, ainsi que les autres qui répondaient dans la salle, font penser à une réunion du Parti congolais du travail (PCT).

Avec le PCT, le rêve est permis

Le PCT est la première formation politique de la Majorité présidentielle au Congo. Il a d’abord dirigé le pays de 1969 à 1992. Durant ces deux décennies de règne sans partage, ce parti marxiste-léniniste avait promis de faire de l’agriculture « une priorité des priorités afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2000 », comme le déclarait souvent le président Sassou.

Depuis son retour au pouvoir en 1997, le parti qui jure par « Tout pour le peuple, rien que pour le peuple » a continué de promettre monts et merveilles au peuple congolais. « Boulevard énergétique », « villages agricoles », « mécanisation de l’agriculture », « diversification de l’économie », « émergence à partir de 2025 »…. En tout cas, plusieurs chantiers si gigantesques qu’il faut un siècle, voire un millénaire pour les achever.

Et ce ne sont pas des midinettes qui font défaut pour accompagner le chef de l’État dans la réalisation de cet « ambitieux programme de développement intégral du Congo ».

John Ndinga-Ngoma

Congo : « l’émergence » ou la mort, le PCT vaincra
Partager cet article
Repost0

commentaires